L'impact de l'activité économique sur le climat et les ressources naturelles est désormais reconnu
Depuis la première tentative de chiffrage du coût du réchauffement climatique par l'économiste britannique Nicholas Stern, en octobre 2006, les menaces qui pèsent sur l'environnement sont officiellement perçues comme des entraves à la croissance et au développement. Le rapport Stern estimait à 5 500 milliards d'euros l'impact d'un réchauffement de 4oC d'ici à 2050, soit le coût total de la crise de 1929. Dans un rapport publié en novembre 2007, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a calculé que le nombre de victimes de catastrophes climatiques - 1 milliard de personnes, quasi exclusivement dans les pays en développement - a été deux fois plus élevé entre 2000 et 2004 que dans la première moitié des années 1980. Le PNUD évalue à 59 milliards d'euros par an le montant des investissements nécessaires pour mettre les pays en développement à l'abri des conséquences du réchauffement.
Celui-ci n'est pas le seul responsable des difficultés environnementales de la planète. La croissance phénoménale des pays émergents - Chine, Inde, Brésil - a bouleversé les milieux naturels de ces régions. Quatre cents des six cents villes chinoises, par exemple, manquent structurellement d'eau. 60 % des cours d'eau souffrent en Chine d'une pollution de niveau 4 sur une échelle de 1 à 5. L'industrialisation rapide est responsable de la dégradation de la qualité de l'air : en Chine toujours, la pollution serait responsable de 750 000 décès prématurés. La croissance est aussi synonyme d'urbanisation : quatorze des dix-sept villes de plus de 8 millions d'habitants se trouvent dans des pays en développement. Ce " mitage " des territoires par une urbanisation éclatée, qui accroît les temps de transport et l'épuisement des ressources naturelles, concerne aussi les pays développés. Ceux-ci sont également responsables, via les importations massives de produits fabriqués à bas coûts dans les pays émergents, de la pollution qui y menace l'environnement. La déforestation massive de l'Amazonie correspond à l'extension des plantations de soja et de canne à sucre, destinées à fournir l'alimentation du bétail et le carburant consommé dans le monde entier. " Les écosystèmes sont plus menacés que jamais ", conclut l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) dans son rapport publié en février.
A. R.